Le plan simple de gestion (PSG) a été voulu par ses fondateurs comme un outil au service des forestiers privés et utile pour mettre en œuvre la politique forestière de la France. Prévu au départ pour les propriétés boisées de plus de 25 hectares d’un seul tenant, il est maintenant obligatoire pour celles de plus de 25 hectares sur une commune et les communes limitrophes, ou dans le cas de l’obtention d’un allègement fiscal pour les propriétés de plus dix hectares.
Qu’en est-il cinquante ans plus tard ? Au-delà des statistiques sur les surfaces agréées, correspond-il toujours à l’objectif de départ ou est-ce une simple mécanique administrative ?
L’enquête qualitative conçue par FPF et le CNPF et réalisée par le CREDOC sur un échantillon de 3081 forestiers privés sur leur comportement permet de répondre à cette question. L’attitude des propriétaires de plus de 25 hectares ayant un PSG a été comparée à celle des ceux qui n’en ont pas. Les quelques chiffres qui vont suivre se rapportent au pourcentage de réponses dans le cadre de cette enquête.
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Quelques conclusions :
- Les propriétaires ayant un PSG sont plus actifs : ils coupent et vont couper plus de bois, et notamment plus de bois d’œuvre (60 % des personnes ayant un PSG ont coupé ou ont fait couper du bois d’œuvre au cours des 5 dernières années contre 27 % pour ceux qui n’ont pas de PSG). C’est un effet significatif de la programmation des coupes.
- Ils ont plus le souci de la gestion durable de leur forêt : le renouvellement des peuplement après une coupe de bois ou des destructions est plus important pour eux, et ils réinvestissent plus en forêt après avoir coupé du bois d’œuvre (72 % des personnes ayant répondu et ayant un PSG ont réinvesti dans leur forêt après une coupe de bois d’œuvre au cours des 5 dernières années contre 51 % pour ceux qui n’ont pas de PSG). Ils sont aussi plus disposés à assurer leurs forêts contre les incendies et les tempêtes (42 % des personnes ayant répondu et ayant un PSG contre 24 % pour ceux qui n’ont pas de PSG).
- Ils se font plus aider par les organismes économiques (42 % des personnes ayant un PSG envisagent de se faire aider par un expert ou une coopérative pour les travaux de boisement après une coupe contre 25 % pour ceux qui n’ont pas de PSG). Mais l’exigence de qualité des travaux forestiers est plus élevée, notamment pour le cas où les travaux sont réalisés par les groupements ou les coopératives.
- Le PSG est lié à la mise en valeur du patrimoine (56 % des personnes ayant un PSG contre 32 % pour ceux qui n’ont pas de PSG), et prend en compte la diversité des attentes. L’activité économique en est améliorée car elle fait sens pour les propriétaires. Le forestier privé veut à la fois assurer lui-même le suivi des travaux dans la majorité des cas qu’il y ait ou non un PSG, et se faire aider par les experts ou les coopératives.
En résumé, la relation affective avec ses parcelles boisées est primordiale. Le PSG est l’outil qui sert à passer les désirs des propriétaires à la réalité, et donc aux aspects techniques. Leurs idées étant mises en ordre, ils agissent en sachant comment s’y prendre, en agissant par soi-même ou en déléguant si besoin.
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